Précy au XIXème Siècle 

   

George Sand


Evoquer le séjour de Sainte-Beuve et le passage de George Sand à Précy, c’est aussi évoquer le Précy du 19ème Siècle.
A cette époque, Précy comptait environ 800 habitants. Les lendemains de la Révolution et les bouleversements politiques et gouvernementales se succédaient rapidement. Louis-Philippe venait de rétablir la Monarchie (1830-1848). Une fièvre de construire s’empara des couches populaires. Les habitants de Précy se servaient des grandes pierres du Château pillé et abandonné pour construire leurs maisons comme celles derrière l’église (n° 21 et 23) ou la boulangerie dans l’actuelle rue Charles des Gaulle.
Les grilles et le promontoire du Château Vénèque n’existaient pas encore. L’orangerie avait complètement disparu. L’église était alors entourée de son cimetière qui sera en 1851 transféré sur la route de Neuilly. Le clocher était resté décapité depuis que les révolutionnaires l’avaient éventré pour s’emparer des cloches et les précipiter dans la pelouse du cimetière.
On venait tout juste de blanchir l’église et de remplacer les autels brisés à la Terreur. A cette époque, le Maire n’est pas élu mais nommé par le Préfet.
Le train ne traversait pas encore le département.

Devant l’hôtel Saint Eloi

La gare était donc inexistante. L’endroit s’appelait le « DÉBARCADERE ». On y prenait le bac pour la traversée de l’Oise ou pour prendre un bateau. La plupart des gens se déplaçaient en carriole ou en charrette. Quelques familles ont une calèche et une quinzaine possèdent un landau.
Au Débarcadère et à l’Hôtel Saint Eloy (rue du Château), on peut louer un fiacre. La nuit, les rues ne sont pas éclairées. La plupart sont pavées. Il n’y a pas d’eau, de gaz ni d’ électricité.
Les maisons ont un puits avec pompe.
La vie rurale est prédominante. Les vignerons sont très nombreux. Les coteaux de Précy à Boran sont drapés de vignes. Presque chaque maison a sa vigne. Les cultivateurs labourent leurs champs avec des bœufs. Quelques-uns ont des chevaux. Les troupeaux de moutons sont nombreux et importants ; quatre d’entre eux comptent environ 200 brebis. L’image champêtre des troupeaux bêlants, partant chaque matin et rentrant au coucher du soleil donnait une note poétique au village. Le soir la dizaine de cafés étaient bondés d’ouvriers agricoles qui jouaient aux cartes en fumant la pipe et dégustant le petit vin blanc du pays.
C’est dans ce cadre champêtre qu’il faut situer le venue de Sainte-Beuve et George Sand à Précy.