Le 11 février 1792, a lieu la vente des terres du château et de ses dépendances au général François d’Avrange d’Haugeranville. C’était un général de la Révolution et du Premier Empire.
Avrange avait épousé le 22 juin 1779 à Versailles, paroisse Saint-Louis, Thérèse, fille de Jean-Baptiste Berthier (1721-1804), ingénieur-géographe, et sœur des Prince de Neuchâtel et Comte de Berluy. Ensemble, ils eurent François Charles Jean Pierre Marie, baron d’Avrange d’Haugéranville et de l’Empire.
Pendant la Terreur (1794), il accueille son beau-frère, le général Berthier (Louis-Alexandre) qui vient se réfugier à Précy. Celui-ci sera ministre de la Guerre, Maréchal d’Empire, prince de Neuchâtel et de Valangin, 1er prince de Wagram, Pair de France, Grand veneur de l’Empire, auteur de la branche des Berthier de Wagram. Il sera le chef d’état major des armées sous Napoléon Ier, puis capitaine de la Garde Royale sous Louis XVIII.
En 1811 : François d’Avrange d’Haugeranville est encore propriétaire : un arrêt de la Cour impériale d’Amiens est rendu le 12 janvier 1811, entre lui » et les habitans des communes du Lys, Asnières, Boran et la Morlaye « . C’est un appel du jugement du tribunal d’instance de 1807, relatif aux rentes apportées par certaines terres des environs de Précy.
[Mémoire ampliatif en cassation de François d’Avrange d’Haugeranville, et de la dame son épouse née Berthier, en leur qualité de propriétaires des terres et domaines de Précy et dépendances, par eux acquis des sieur et dame de Montmorency le 11 février 1792]
Il vend ensuite ses propriétés de Précy par lots.
A cette époque, Précy comptait environ 900 habitants.
Le roi Louis-Philippe venait d’accéder au trône (1830). A ce moment-là, le Maire n’est pas élu mais nommé par le Préfet.
L’église était alors entourée de son cimetière qui sera transféré en 1851 sur la route de Neuilly.
Le clocher était resté décapité depuis que les révolutionnaires l’avaient éventré pour s’emparer des cloches et les précipiter dans la pelouse du cimetière.
Le train ne traversait pas encore le département (cela arrivera en 1846). La gare était donc inexistante.
L’endroit s’appelait le « DÉBARCADERE ». On y prenait le bac pour la traversée de l’Oise ou pour prendre un bateau.
Au Débarcadère et à l’Hôtel Saint Eloy (rue du Château) on peut louer un fiacre.
La plupart des gens se déplaçaient en carriole ou en charrette. Quelques familles ont une calèche et une quinzaine possèdent un landau.
La nuit les rues ne sont pas éclairées. La plupart sont pavées. Les maisons ont un puits avec pompe.
La vie rurale est prédominante. Les vignerons sont très nombreux. Les coteaux de Précy à Boran sont drapés de vignes. Presque chaque maison a sa vigne.
Les cultivateurs labourent leurs champs avec des bœufs. Quelques-uns ont des chevaux.
Les troupeaux de moutons sont nombreux et importants ; quatre d’entre eux comptent environ 200 brebis.
L’image champêtre des troupeaux bêlants, partant chaque matin et rentrant au coucher du soleil donnait une note poétique au village.
Le soir la dizaine de cafés étaient bondés d’ouvriers agricoles qui jouaient aux cartes en fumant la pipe et dégustant le petit vin blanc du pays.
Il y a le marché couvert, la Halle, tous les mardis, le plus important de la région.
En 1830, Mme Pèlegrin est propriétaire du Clos. Sa fille, Alexandrine, est la mère de Jules Gaillard, baptisé à Précy en 1839. Celui-ci va travailler au Ministère des Affaires Etrangères, secrétaire du Ministre sous Thiers, à partir de 1868. Il revient par la suite sur Précy, sera conseiller général, puis député pendant 20 ans.
Charles-Augustin Sainte-Beuve (1804-1869), écrivain et fameux critique littéraire du XIXème siècle français, vint régulièrement à Précy retrouver son ami Viguier, ancien inspecteur général de l’Université, qui mourut à Précy en 1867.
On sait que Madame Pellegrin – de son nom de jeune fille, Marie-Alexandrine Laureau – l’accueillait en 1832 en sa propriété « Le Clos ». Sainte-Beuve, était resté très lié au père de Jules Gaillard, Alexandre, son ancien professeur au Collège Bourbon (aujourd’hui le lycée Condorcet), qui trouva ainsi une raison de plus de venir à Précy. C’est encore chez Madame Pèlegrin, qui aimait organiser des salons littéraires, que Sainte-Beuve rencontra Alfred de Vigny et Alfred de Musset. Ce dernier revint à Précy en compagnie de George Sand.
Par la suite, au XXe siècle, on peu énumérer les évènements suivants :
1901
– Le 22 avril, Précy compte 1051 habitants. Le châtelain roule carrosse tiré par quatre chevaux blancs.
– Cinq familles ont une calèche, seize possèdent un landau et la plupart ont une carriole ou une charrette. A la gare et à l’hôtel Saint-Eloy, dans la rue du château on peut louer un fiacre.
– Il y a treize cafés dans la commune…
– La nuit les rues sont éclairées par des réverbères à gaz. Les rues principales sont pavées.
1905
– Les lois de la séparation de l’Église et de l’État signifient l’exil des religieuses de la Compassion et la suppression de leurs écoles à Précy.
1909
– Retour des religieuses à Précy.
-L’Ancienne école des garçons, « École Saint Joseph » autrefois tenue par l’écolâtre de la paroisse, devient ouvroir – patronage et plus tard, en 1970, salle paroissiale.
– Les religieuses se dévouent désormais auprès des malades à domicile.
1910
– Le maire Gaston Wateau obtient un emprunt et fait construire les écoles publiques ; une pour les garçons et une pour les filles.
1914-1918
– La grande guerre emporte 45 jeunes Précéens morts au champ d’honneur. En 1914, le génie Français détruit le pont de Précy. Il y a divers bombardements sur Précy.
1920
– Le pont de Précy est reconstruit. M. Riche vend sur la place du marché, les dernières bouteilles de vin récoltés à Précy.
1923
– Création de la Coopérative Agricole à Précy. Elle groupe 400 cultivateurs.
– L’ensemble du personnel compte 60 personnes.
1940
– Craignant l’arrivée des Allemands, les troupes Françaises détruisent le pont de Précy. Le lendemain 13 juin, les Allemands occupent Précy jusqu’en fin août 1944.
Les trois troupeaux de moutons comptant chacun environ 200 brebis ne peuvent plus aller paître de l’autre côté de l’Oise. Ils vont désormais brouter sur le plateau de Crouy ; seul le troupeau d’Outreleau garde ses habitudes.
L’image champêtre des troupeaux bêlants, rentrant le soir au coucher du soleil à Précy durera jusqu’en 1959. Pierre Coeurderoy était le dernier berger (1959).
– Les Allemands réclament vingt cinq chevaux à la commune.
– Quelques cultivateurs labourent à nouveau leurs champs avec des bœufs.
– Lors d’un bombardement sur Précy, un habitant est tué. Une « kommandantur » est installée au Château Vénèque et les plus importantes maisons autour de l’église sont réquisitionnées pour loger les officiers Allemands. Un régiment du train, puis un autre de pontonniers, occupe la propriété Bertrand pour y fonder une école qui y restera jusqu’à la libération.
1942
– Le Pont de Précy est remis en service.
1943
– Les hommes sont requis à tour de rôle de monter la garde jour et nuit sur les voies du chemin de fer contre les prétendus « terroristes ».
1944
– L’aviation des alliés, voulant détruire les usines de « V1 » installés dans les carrières de Saint Leu, ratent leur cible et lâchent plus de mille deux cent bombes le 05 Août 1944, douze personnes mortes furent retirées des décombres. Le presbytère compte parmi les maisons bombardées. Durant cette guerre huit jeunes soldats de Précy tombèrent au champ d’honneur.
– Le 27 août 1944, les Allemands font sauter le pont de Précy.
– Le 30 août, les cloches de Précy sonnent la LIBÉRATION.
– Le Maire fait construire un bac sur l’Oise pour rétablir les relations entre les deux rives.
1946
– Le 1er Mars, le nouveau pont est ouvert à la circulation. C’est le premier pont reconstruit sur tout le cours de l’Oise. On apporte du sable neuf sur la plage d’Outreleau.
1949
– Précy reçoit la Croix de Guerre qui figure désormais sur ses armoiries au bas du blason.
1950-1951
– Création d’un terrain de sport dans l’ancienne propriété Boulet achetée par la municipalité.
1957
– Découverte d’une puissante nappe d’eau souterraine entre Précy et Boran par la Société Lyonnaise des Eaux et aussitôt mise en oeuvre pour desservir la région.
– L’eau est minéralisée sans excès ; légèrement ferrugineuse et riche en carbonate de calcium.
1958-1959
– Installation des nouveaux vitraux à l’église par Bernard Gilbert selon les cartons de Georges Rouault.
1960
– Création du nouveau lotissement « Le Clos Pannezelle » par le Maire Charles Minost. Aménagement du hameau de Sorel.
1965
– Le Corps des Sapeurs Pompiers de Précy créé en 1884 se transforme en « Centre de Secours de Précy « .
– Création de la rue du 8 mai 1945.
– La rue de Blaincourt est débaptisée et se nomme désormais rue Louis Coeurderoy. (Maire de 1928 à 1959).
1969
– Parution du premier Bulletin Municipal.
– Ouverture de l’École Maternelle Georges Sand. Ouverture du Collège d’Enseignement secondaire à Gouvieux, que 97 de nos enfants fréquentent. La mixité s’impose dans tout l’Enseignement.
1971
– Un nouveau Conseil Municipal arrive pour six ans avec Pierre Bessey comme maire.
– Il y a deux femmes au Conseil.
– Mise à la disposition du Pétanque Club d’une parcelle du terrain des sports.
– Installation d’une cabine téléphonique rue Charles Andrieu.
1972
– Achat de la propriété » Les Petits quinquins » baptisée désormais » Les Erables « .
1973
– Création d’une Bibliothèque scolaire aux Erables.
– Extension de nouvelles lignes téléphoniques.
1975
– Construction de 32 logements H.L.M.
– Construction d’un nouveau bureau de Poste.
– Déviation et création de la route de, Creil-Pontoise – CD92.
– Modernisation et éclairage public sur la route de Beauvais – CD44.
1976
– Création d’une cantine scolaire aux Erables.
– Autorisation d’extension et exploitation de la carrière » Sté Chaux de Boran » située en bordure du CD 603.
– Création et projets, puis réalisations des lotissements » Prés des murs » – » Sorel » – » La tour du moulin « .
1977-1980
– Elections municipales. Les communistes triomphent. Marcel Charansonnet est élu maire de Précy.
– Période d’impasse politique et de gestion impossible.
1980
– Pierre Bessey redevient maire jusqu’en 1989.
1981
– Il y a deux femmes au Conseil.
– Ouverture d’une bibliothèque municipale à la Mairie.
– Le Ministère de la culture classe les orgues de Narcisse Martin en l’église de Précy » orgue historique « . La restauration sera entreprise dans les années qui suivent.
1984
– Création d’un Club de tennis sur les terrains municipaux. (deux courts de tennis).
1988
– Vente de l’ancienne mairie, rue Wateau agrandissement et modernisation de la nouvelle Mairie, rue Charles de Gaulle
– Création d’une école de musique.
1989
– René Riva devient Maire. Il y a six femmes au Conseil Municipal.
– Précy a 3.137 habitants.
1992
– Réaménagèrent du Centre-Bourg avec une fontaine.
– Prise de conscience de l’importance du patrimoine et de l’environnement.
– Plantation d’arbres et arbustes.
1993
– Exceptionnelle crue de l’Oise.
– Précy village fleuri.
1995
– Jumelage de Précy avec Hütschenhausen (Allemagne).
1996
– Fermeture, destruction et puis mise en place d’un nouveau pont de Précy.
1998
– L’Ancien Centre de Secours est rasé, transféré rue du Havre et le terrain libéré reçoit la construction d’un nouveau restaurant scolaire relié aux écoles.
– Réaménagement des berges de l’Oise.
1999
– Création d’un marché hebdomadaire et parking.