Les seigneurs locaux apparaissent vers les Xe ou XIe siècle, pour lutter contre les pillages ou les milices armées.
Les fossés sont creusés vers le Xe siècle, pour protéger les châteaux des attaques. Les douves étaient emplies d’eau à cet effet.
Au fil des siècles, dans les écrits, on parle du « castel féodal », de « grand hostel » ou de « forteresse » à Précy.
En 1095, un seigneur de Précy participe la 1e croisade avec son écu :
« Le Sire de Pressy, lozangé d’argent et de gueules à un chef d’or
Monsieur du Pressy, semblable à un quartier noir
Monsieur Philippe de Pressy, semblable à trois coquilles noires en chef »
Le dessin ci-dessus s’efforce de représenter ce que pouvait être la construction existante à Précy à cette époque.
Le 18 mai 1358, la jacquerie éclate à St Leu d’Esserent : les châteaux sur la rive de l’Oise furent incendiés. Le château de Précy subit-il le même sort ? aucune trace n’a été trouvée à ce jour dans les ouvrages traitant du sujet.
Au dénombrement de 1385, les Archives Nationales mentionnent état du fief « tenu du Roy notre Sire par Messire Philippe de Précy ». On y signale l’existence du « grand hostel », d’un colombier, d’un moustier [une église au Moyen Age, le nom vient de monastère], des vignes, le tout « enclos de murs ».
L’église fut incendiée au moment de la guerre de 100 ans (1337-1453) et les anglais s’installent dans le château, de type médiéval à l’époque. Ils chassent Louis de Précy, seigneur de Précy. Il faudra attendre 1430 le maréchal de Boussac, Jean De la Brosse, qui, sur ordre du roi Charles VII, va déloger les anglais mais aussi détruire le château.
Le texte, issu des chroniques de l’époque, rédigées par Enguerrand de Monstrelet mentionne :
» Si allèrent assiéger la ville de Proisy-sur-Oise, dedans laquelle étoit le bâtard de Chevreux, atout quarante combattants ou environ qui, assez bref, furent contraints d’eux rendre à volonté et en y eut la plus grand’ partie mis à mort par les gisarmiers dudit maréchal de Boussac. Et depuis qu’ils se furent ainsi rendus, la forteresse fut démolie et pareillement furent prises par les dessusdits Cathu le fort moûtier, le châtel, et aucunes autres places. Esquelles furent exécutés à mort la greigneur partie des compagnons, qui dedans étoient. «
De ce château médiéval, il ne reste que la salle des gardes, les douves et les fondations.
Louis de Précy, seigneur de Précy qui avait été fait prisonnier par les anglais, épouse Catherine de Nantouillet. Sans enfant, il fit don le 7 juillet 1451 de Précy à son cousin Gilles de St Simon, seigneur de Rasse.
Celui-ci hérite d’un castel féodal détruit, et d’une église aux trois-quarts ravagée.
Il était par ailleurs bailli de Senlis (il représente le roi, pour la justice et les impôts), comme ses descendants, et passera donc peu de temps à Précy, le château restera en ruinnes plus d’un siècle.
Louis de St Gelais achète la seigneurie de Précy auprès de St Simon en avril 1570.
Il va reconstruire son castel à la mode de l’époque, c’est-à-dire de la Renaissance, en s’inspirant de Azay le Rideau. Il fait également reconstruire en partie l’église.
Il était très proche de François Ier, et son fils ainé, Guy, épouse d’ailleurs en aout 1571, Antoinette RAFFIN, fille unique du seigneur d’Azay le Rideau.
Il accueille Ronsard et Montaigne en 1573 à Précy et meurt en 1589, .
Le château passa en 1594 à sa petite-fille Charlotte de Luxe qui se maria avec Louis de Montmorency, seigneur de Bouteville.
Des informations détaillées sur les terres, le château, les batiments, figurent dans l’acte de donation à sa petite-fille :
» ... une maison chateau situé au dit lieu devant l’église avec un avancour donnant sur la place du marché avec un parc de douze arpens environ clos de mur compris batimens, basse cour, serre aux grains, serre aux poids et mesures, batimens de la grande ferme et jardins un clos fruitier de six arpens fermé de mur tenant au dit parc ... «
Mais les seigneurs de Montmorency qui héritent ainsi de la seigneurie de Précy vivaient bien davantage à Versailles que dans le village.
Qu’il s’agisse de la branche des Montmorency-Bouteville ou de celle des Montmorency-Luxembourg qui lui succède,bien peu d’entre eux viendront séjourner à Précy.
En 1792, le dernier seigneur de Précy, Anne-Léon de Montmorency-Fosseux, marié à Charlotte de Montmorency-Luxembourg, se réfugie en Belgique fuyant la Révolution.
Les Montmorency vendent leurs domaines, qui furent divisés et vendus en lots.
C’est alors la disparition de la seigneurie de Précy qui avait duré près de 8 siècles.
Un plan dessiné par l’abbé Speybroeck permet d’imaginer ce qu’était alors le quartier de l’église et du château.
Pendant la Révolution Française, le château sera détruit et l’église va subir énormément de vandalisme, notamment à l’intérieur, avec la destruction du mobilier.
Le 11 février 1792 a lieu la vente des terres au général François d’Avrange d’Haugeranville, mais celui-ci est arrêté par les révolutionnaires.
Les habitants se servent des pierres du château pour construire leurs habitations.
Il vend ensuite ses propriétés par lots.
En 1817, le château appartient à maitre TARDU notaire, Précy compte 900 habitants.
Puis il passe à M. AUBERT (nom qui apparaît sur certains plans).
Vers la fin du XIXe siècle, la restauration est faite par ou dans le style de VIOLLET LE DUC (est-ce par la famille Vénèque ?)
Puis on a l’appellation du Château Vénèque (d’où le V sur le grand portail)
Vers 1945, le château devient une maison de repos de la BNCI (Banque Nationale de Commerce et Industrie, qui deviendra la BNP en 1966).
Il devient Clinique des Lierres, qui est ouverte en 1963.
Le château est ensuite acheté par M et Mme HATIER à l’été 2008, avec une fin des travaux et un emménagement décembre 2009.
C-dessous, plusieurs cartes postales du début du XXe siècle représentant le château à travers plusieurs de ses utilisations : maison, clinique, maison de repos, etc…