L’actuelle place de Verdun s’appelait autrefois « Place du Duc de Montmorency », parce que c’est là, en lieu et place de la Prévôté (Palais de justice) que le Duc prononçait les sentences de justice. C’est là également qu’il y avait la halle aux grains.
Le nom de Louis de Lansac, fils naturel du roi François Ier et seigneur de Précy, mériterait lui aussi de sortir de l’oubli car c’est lui qui fit construire le château, manoir du 16ème siècle, sur les ruines du Castel médiéval démantelé. L’Église incendiée par les anglais durant la guerre de Cent ans lui doit la reconstruction de sa nef centrale et de ses bas côtés.
Comment ne pas évoquer le poète Alfred de Musset qui rencontra George Sand chez madame Pèlegrin où le critique littéraire Sainte Beuve a écrit les trois quarts de son « Port Royal » et ses « Contes du Lundi ». Prosper Mérimée, écrivain et inspecteur général des monuments historiques y est venu avec le célèbre architecte Viollet le Duc (1865) à qui nous devons la restauration de l’église dévastée à la Révolution, ainsi que l’actuel Château Vénèque (clinique des Lierres). Le duc et la duchesse de Montmorency-Luxembourg étaient parrain et marraine du frère de Viollet le Duc. Tout ce petit monde de célébrités a séjourné, vécu et marqué la vie de notre cité. La tradition locale veut que le poète Alfred de Musset a vu la « lune comme un point sur un i » sur le clocher de Précy. Sa « ballade à la lune » l’évoque poétiquement
L’été 1876, Stevenson, l’écrivain voyageur vagabond et romanesque, s’arrêta quelques jours à Précy. Il nous a laissé ses souvenirs pittoresques dans son livre intitulé « Canaux et rivières ».
Les historiens estiment aujourd’hui que l’entrée monumentale de la ferme de Montmorency, qui se trouvait à l’endroit de l’école actuelle et que l’on voit sur les anciennes cartes postales du siècle dernier, n’aurait jamais du être rasée.
Aujourd’hui, le vent a tourné en faveur du respect, de la restauration et de la conservation du patrimoine local. Le colombier du château, transformé en agréable habitation qui se trouve en face de l’école, témoigne lui aussi de cette vie d’autrefois. Souhaitons que les jeunes générations sachent reprendre le relais pour conserver, restaurer et embellir le patrimoine de Précy.
PS : Jean Nicolas Viollet le Duc épouse en 1768 Adélaide Boyaval. Huit membres de la famille des Montmorency-Luxembourg signent l’acte de mariage. Au baptême de leur premier fils Sigismond (1769), les parrain et marraine sont : le Duc et la Duchesse Anne Paul Emmanuel Sigismond de Montmorency-Luxembourg.
En 1810, Emmanuel Viollet le Duc, second fils de Jean-Nicolas, épouse Eugénie Delécluze. Elle apporte en dot un immeuble situé 1 rue Chabanais à Paris où elle tint salon. C’est là que le jeune Eugène Viollet le Duc rencontrera Sainte Beuve, Stendhal, Ampère… Il n’est peut être pas étranger, semble t-il, aux plans ou à la construction du château du Moulin de la Tour.