RONSARD
Pierre de Ronsard (né en septembre 1524 au Château de la Poissonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois et mort le 27 décembre 1585 au Prieuré de Saint-Cosme en Touraine), est un des poètes français les plus importants du XVIe siècle.
« Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard est une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance. Auteur d’une œuvre vaste qui, en plus de trente ans, a touché aussi bien la poésie engagée et « officielle » dans le contexte des guerres de religions avec Les Hymnes et les Discours (1555-1564), que l’épopée avec La Franciade (1572) ou la poésie lyrique avec les recueils Les Odes (1550-1552) et des Amours (Les Amours de Cassandre, 1552 ; Les Amours de Marie, 1555 ; Sonnets pour Hélène, 1578).
Imitant les auteurs antiques, Ronsard emploie d’abord les formes de l’ode ( » Mignonne, allons voir si la rose « ) et de l’hymne, considérées comme des formes majeures, mais il utilisera de plus en plus le sonnet transplanté en France par Clément Marot en 1536 en employant le décasyllabe ( » Mon dieu, mon dieu, que ma maistresse est belle! , Les Amours, ou Je vous envoye un bouquet…, Continuation des Amours « ) comme le mètre « moderne » de l’alexandrin ( » Comme on voit sur la branche… Second livre des Amours, ou Quand vous serez bien vieille…, Sonnets pour Hélène « ).
Il se rend à Précy en 1573, à l’invitation de Saint-Gelais pour venir au château que celui-ci avait acquis peu auparavant. Ronsard le cite dans certains de ses ouvrages, sous le nom de « Lanssac », patronyme de la mère de Saint-Gelais.
SAINTE-BEUVE
Orphelin de père dès sa naissance le 23 décembre 1804 à Boulogne-sur-Mer, Sainte-Beuve est élevé par sa mère et une tante paternelle, veuve également. Placé dans l’institution Landry en septembre 1818, il suit les cours du collège Charlemagne, puis ceux du collège Bourbon, où il a pour professeur Paul-François Dubois, en seconde année de rhétorique et en philosophie. En 1822, il est lauréat du Concours général, remportant le premier prix de poésie latine. Après un article anonyme paru le 24 octobre 1824, il publie dans Le Globe, journal libéral et doctrinaire fondé par son ancien professeur, Paul-François Dubois, un article signé « Joseph Delorme » le 4 novembre.
Le 2 et le 9 janvier 1827, il publie une critique élogieuse des Odes et ballades de Victor Hugo, et les deux hommes se lient d’amitié. Ensemble, ils assistent aux réunions au Cénacle de Charles Nodier à la Bibliothèque de l’Arsenal. Il a une liaison avec l’épouse de Hugo, Adèle Foucher.
Après l’échec de ses romans, Sainte-Beuve se lance dans les études littéraires, dont la plus connue est Port-Royal, et collabore notamment à La Revue contemporaine. Port-Royal (1837-1859), le chef-d’œuvre de Saint-Beuve, décrit l’histoire de l’Abbaye de Port-Royal des Champs, de son origine à sa destruction. Ce livre résulte d’un cours donné à l’Académie de Lausanne entre le 6 novembre 1837 et le 25 mai 1838. Cette œuvre a joué un rôle important dans le renouvellement de l’histoire religieuse. Certains historiens qualifient Port-Royal de « tentative d’histoire totale ».
Élu à l’Académie française le 14 mars 1844 au fauteuil de Casimir Delavigne, il est reçu le 27 février 1845 par Victor Hugo. Par la suite, le 3 novembre 1857, il est nommé maître de conférences à l’École normale supérieure, où il donne des cours de langue et de littérature françaises de 1858 à 1861. Sous l’Empire libéral, il est nommé au Sénat, où il siège du 28 avril 1865 jusqu’à sa mort en 1869.
Sainte-Beuve rend visite à plusieurs reprises à Mme Pèlegrin dans sa demeure « Le Clos » vers 1835. Il y rédige sans doute une partie de « Port-Royal » et certaines de ses « Pensées d’août » dont une est dédiée à la fille de Mme Pèlegrin (Alexandrine-Pétronille).
ALFRED DE VIGNY
Alfred Victor, comte de Vigny, né le 27 mars 1797, ou 7 Germinal an V, à Loches (Indre-et-Loire), et mort le 17 septembre 1863 à Paris, 8e, est un écrivain, romancier, dramaturge et poète français.
Figure influente du romantisme, il écrit parallèlement à une carrière militaire entamée en 1814 et publie ses premiers poèmes en 1822. Avec la publication de Cinq-Mars en 1826, il contribue au développement du roman historique français. Ses traductions versifiées de Shakespeare s’inscrivent dans le drame romantique, de même que sa pièce Chatterton (1835). Son œuvre se caractérise par un pessimisme fondamental, et une vision désenchantée de la société. Il développe à plusieurs reprises le thème du paria, incarné par le poète, le prophète, le noble, Satan ou bien le soldat. Sa poésie est empreinte d’un stoïcisme hautain, qui s’exprime en vers denses et dépouillés, souvent riches en symboles, annonçant la modernité poétique de Baudelaire, Verlaine et Mallarmé.
Après une vie de garnison monotone – il passe quinze ans dans l’armée sans combattre -, il fréquente les milieux littéraires parisiens et notamment le cénacle romantique de Victor Hugo. De 1822 à 1838, il écrit des poèmes (Poèmes antiques et modernes), des romans (comme Stello), des drames (comme La Maréchale d’Ancre) et des nouvelles (Servitude et grandeur militaires) qui lui apportent la célébrité. En 1838, après une rupture sentimentale avec Marie Dorval et la mort de sa mère, Alfred de Vigny s’installe pour la première fois au Maine-Giraud, son domaine situé en Charente. Il goûte à la solitude et prend soin de sa femme malade et constamment alitée. De retour à Paris, il se mêle de nouveau à la vie politique et littéraire. Il parvient en 1845 à se faire élire, au bout de la cinquième tentative, à l’Académie française. Il meurt d’un cancer de l’estomac, après une lente agonie qu’il supporte avec patience et stoïcisme.
Il participe, tout comme Sainte-Beuve, aux salons littéraires organisés par Mme Pèlegrin dans sa résidence « Le Clos » vers 1835.
GEORGE SAND
George Sand est le pseudonyme d’Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, romancière, auteur dramatique, critique littéraire française, journaliste, née à Paris le 1er juillet 1804 et morte au château de Nohant-Vic le 8 juin 1876.
Elle compte parmi les écrivains prolifiques avec plus de soixante-dix romans à son actif, cinquante volumes d’œuvres diverses dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques.
À l’image de son arrière grand-mère par alliance qu’elle admire, Madame Dupin (Louise de Fontaine 1706-1799), George Sand prend la défense des femmes, prône la passion, fustige le mariage et lutte contre les préjugés d’une société conservatrice.
George Sand a fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine, dont elle a lancé la mode, par son pseudonyme masculin, qu’elle adopte dès 1829, et dont elle lance aussi la mode : après elle, Marie d’Agoult signe ses écrits Daniel Stern (1841-1845), Delphine de Girardin prend le pseudonyme de Charles de Launay en 1843.
Malgré de nombreux détracteurs comme Charles Baudelaire ou Jules Barbey d’Aurevilly, George Sand contribue activement à la vie intellectuelle de son époque, accueillant au domaine de Nohant ou à Palaiseau des personnalités aussi différentes que Franz Liszt, Frédéric Chopin, Marie d’Agoult, Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Eugène Delacroix, conseillant les uns, encourageant les autres. Elle a entretenu une grande amitié avec Victor Hugo par correspondance, ces deux grandes personnalités ne se sont jamais rencontrées.
Son œuvre est très abondante et la campagne du Berry lui sert souvent de cadre. Ses premiers romans, comme Indiana (1832), bousculent les conventions sociales et magnifient la révolte des femmes en exposant les sentiments de ses contemporaines, chose exceptionnelle à l’époque et qui divisa aussi bien l’opinion publique que l’élite littéraire. Puis George Sand ouvre ses romans à la question sociale en défendant les ouvriers et les pauvres (Le Compagnon du Tour de France) et en imaginant une société sans classe et sans conflit (Mauprat, 1837 – Le Meunier d’Angibault, 1845).
Elle se tourne ensuite vers le milieu paysan et écrit des romans champêtres idéalisés comme La Mare au diable (1846), François le Champi (1848), La Petite Fadette (1849), Les Maîtres sonneurs (1853).
Elle aurait accompagné A. De Musset, voir ci-dessous, chez Mme Pèlegrin, dans la maison « Le Clos » dans les années 1835.
ALFRED DE MUSSET
Alfred de Musset est un poète et un dramaturge français de la période romantique, né le 11 décembre 1810 à Paris, ville où il est décédé le 2 mai 1857. Lycéen brillant, le futur poète reçoit un grand nombre de récompenses dont le prix d’honneur au Collège Henri IV en 1827 et le deuxième prix d’honneur au concours général la même année. Dès l’âge de 17 ans, il fréquente les poètes du Cénacle de Charles Nodier et publie en 1829, à 19 ans, Contes d’Espagne et d’Italie, son premier recueil poétique qui révèle son talent brillant. Il commence alors à mener une vie de « dandy débauché ». En décembre 1830, sa première comédie La Nuit Vénitienne est un échec accablant qui le fait renoncer à la scène pour longtemps. Il choisit dès lors de publier des pièces dans La Revue des Deux Mondes, avant de les regrouper en volume sous le titre explicite Un Spectacle dans un fauteuil. Il publie ainsi À quoi rêvent les jeunes filles ? en 1832, puis Les Caprices de Marianne en 1833. Il écrit ensuite en 1833 son chef-d’œuvre, le drame romantique, Lorenzaccio, publié en 1834 (la pièce ne sera représentée qu’en 1896) après sa liaison houleuse avec George Sand et donne la même année Fantasio et On ne badine pas avec l’amour. Il publie parallèlement des poèmes tourmentés comme la Nuit de mai et la Nuit de décembre en 1835, puis La Nuit d’août (1836) La Nuit d’octobre (1837), et un roman autobiographique La Confession d’un enfant du siècle en 1836.
Dépressif et alcoolique, au-delà de 30 ans, il écrit de moins en moins : on peut cependant relever les poèmes Tristesse, Une soirée perdue (1840), Souvenir en 1845 et diverses nouvelles (Histoire d’un merle blanc, 1842). Il reçoit la Légion d’honneur en 1845 et est élu à l’Académie française en 1852. Il écrit des pièces de commande pour Napoléon III. Sa santé se dégrade gravement avec son alcoolisme et Alfred de Musset meurt à 46 ans, le 2 mai 1857 : il est enterré dans la discrétion au Cimetière du Père-Lachaise, après des obsèques en l’église Saint-Roch.
Tout comme Sainte-Beuve et A. De Vigny, il serait venu chez Mme Pèlegrin pour participer aux salons littéraires qu’elle aimait organiser dans sa demeure « Le Clos » vers 1835. Les anciens de Précy mentionnent que c’est depuis une fenêtre du 1er étage (aujourd’hui disparue) qu’il aurait vu « la lune comme un point sur un i », phrase extraite de sa « ballade à la lune ».
STEVENSON
Robert Louis Stevenson, né le 13 novembre 1850 à Édimbourg et mort le 3 décembre 1894 à Vailima (Samoa), est un écrivain écossais et un grand voyageur, célèbre pour son roman L’Île au trésor (1883), pour sa nouvelle L’Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde (1886) et pour son récit Voyage avec un âne dans les Cévennes (1879).
Stevenson est parfois considéré comme un auteur de romans d’aventure ou de récits fantastiques pour adolescents, mais son œuvre a une toute autre dimension : il a d’ailleurs été salué avec enthousiasme par les plus grands de ses contemporains et de ses successeurs. Ses nouvelles et romans manifestent en effet une profonde intelligence de la narration, de ses moyens et de ses effets. Il exploite tous les ressorts du récit comme la multiplication des narrateurs et des points de vue, et pratique en même temps une écriture très visuelle, propice aux scènes particulièrement frappantes.
En 1876, il effectue le trajet d’Anvers à Paris en canoë, en passant par Noyon, Compiègne et il s’arrête à Précy. Il raconte ce périple, et cette pause, dans son livre « Canaux et rivières ». De l’Oise, il parvient à la place du marché et prend une collation au café « Le Celtique ».
GABRIEL FAURE
Gabriel Fauré, né à Pamiers le 12 mai 1845 et mort à Paris le 4 novembre 1924, est un pianiste, organiste et compositeur français.
Élève de Saint-Saëns et de Gustave Lefèvre à l’École Niedermeyer de Paris, il est d’abord maître de chapelle de l’église de la Madeleine à Paris. Il en assurera plus tard les fonctions d’organiste, titulaire du grand orgue. Il est ensuite nommé professeur de composition au Conservatoire de Paris, puis directeur de l’établissement de 1905 à 1920.
Il est l’un des plus grands musiciens français de la fin du xixe et du début du xxe siècle.
On décrit souvent l’évolution de Gabriel Fauré en distinguant dans son œuvre trois périodes (ou manières).
La première période s’étend jusqu’en 1890 et comprend certaines de ses œuvres les plus connues telles que la mélodie Après un rêve ou son Élégie pour violoncelle et piano. La sicilienne issue de sa suite Pelléas et Mélisande se rattache également à cette première manière. Celle-ci se caractérise par l’influence des musiques allemandes et italiennes et par un certain classicisme.
On fait généralement débuter la seconde période de Fauré des Mélodies de Venise (1891) au début du xxe siècle. Elle se caractérise par une grande finesse harmonique, un sens de la sensualité et de nombreuses audaces harmoniques (dans Shylock par exemple).
La troisième période comprend les cycles de mélodies de la fin de la vie de Fauré (La Chanson d’Ève (1910), Mirages (1919) ou encore L’Horizon chimérique (1921). On y range également son deuxième quintette en ut mineur (1921) ou encore son quatuor à cordes en mi mineur (1924). Cette période est contemporaine des problèmes de surdité qui affectent Gabriel Fauré. On a souvent expliqué de cette manière l’évolution de la musique de Fauré, caractéristique de cette troisième manière, vers un plus grand dépouillement, un plus grand statisme, jusqu’à devenir parfois comme immatérielle. G. Fauré était très lié à une famille de la rue St Germer, famille à laquelle il rendit visite à plusieurs reprises et avec laquelle il entretint une correspondance suivie. Ces visites eurent lieu au moment de la 1ère guerre mondiale, de 1914 à 1916 notamment. Il avait aussi l’habitude de jouer sur l’orgue de Précy, dans l’église.
EUGENE DEVERIA
Eugène François Marie Joseph Devéria, né à Paris le 22 avril 1805 et mort à Pau le 3 février 1865, est un peintre romantique et peintre d’histoire français.
Eugène Devéria montre des dispositions précoces pour le dessin et son frère Achille le fait d’abord entrer aux Beaux-Arts, où il étudie sous la direction de Girodet et de Lethière, puis prend lui-même en main la formation de son cadet.
Les premiers envois d’Eugène Devéria au Salon datent de 1824, ils y sont peu remarqués. En 1827 par contre, son tableau monumental de La Naissance de Henri IV est un véritable triomphe. Eugène Devéria qui fréquente assidûment Victor Hugo depuis 1824 avec son frère Achille, s’est inspiré pour le sujet de son tableau d’une nouvelle d’Abel Hugo, frère de Victor, parue dans le Conservateur Littéraire en 1820.
Eugène Devéria fut un des plus beaux espoirs du romantisme naissant… Nul début ne fut plus brillant et ne fit de telles promesses. On put croire justement, quand fut exposée la Naissance de Henri IV, que la France allait avoir son Paul Véronèse et qu’un grand coloriste nous était venu. L’artiste qui commençait par ce coup de maître avait vingt-deux ans à peine…, écrit Théophile Gautier en 1874 dans son Histoire du romantisme.
À la suite de succès, le jeune peintre reçoit de nombreuses commandes officielles : un tableau pour le plafond pour le Louvre Puget présentant son Milon de Crotone à Louis XIV, des portraits de personnages historiques pour le musée de l’Histoire de France que Louis-Philippe veut créer à Versailles ; il participe au chantier de l’église de Notre-Dame de Lorette à Paris, à celui de Fougères en Bretagne… Mais le triomphe de 1827 ne se renouvelant pas, il accepte en 1838 la proposition de quitter la capitale pour Avignon où on lui propose de refaire tout le décor peint de la cathédrale Notre-Dame des Doms. L’ampleur de la tâche, l’insalubrité des lieux et une dramatique inondation où il manque périr avec sa famille épuisent le peintre qui, malade, affaibli, quitte la ville papale pour se rétablir en Béarn. En 1841, guéri, il s’installe définitivement à Pau où il restera jusqu’à sa mort en 1865.
Devéria fut, lui aussi, un hôte de Mme Pèlegrin, dans sa maison « Le Clos », vers 1835, même si ce fut plus souvent celle-ci qui se rendit en son atelier parisien.
VIOLLET-LE-DUC
Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc est un architecte français né le 27 janvier 1814 à Paris (1 rue Chabanais) et mort le 17 septembre 1879 à Lausanne.
En 1834, il devient professeur suppléant de composition et d’ornement à la « petite école » de dessin (ancienne École royale gratuite de dessin, qui devint plus tard l’École nationale supérieure des arts décoratifs).
Le 12 mars 1836, Eugène Viollet-le-Duc part faire un voyage d’études de 18 mois en Italie. À son retour, il entre au Conseil des bâtiments civils comme auditeur, et est nommé sous-inspecteur des travaux de l’hôtel des Archives du royaume5.
Parallèlement, au début des années 1830, un mouvement de restauration du patrimoine médiéval apparut en France. Prosper Mérimée devenu inspecteur général des Monuments historiques, demanda à Viollet-le-Duc, l’architecte — il avait boudé les Beaux-Arts — de restaurer la basilique de Vézelay en 1840 et la collégiale de Clamecy. Ce travail marqua le commencement d’une longue série de restaurations, dont les plus connues sont la cité de Carcassonne, la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1843 avec Jean-Baptiste-Antoine Lassus. Viollet-le-Duc doit beaucoup à cet architecte et historien de l’architecture et des arts décoratifs du Moyen Âge dont l’église Saint-Jean-Baptiste de Belleville est l’œuvre la plus achevée. Viollet-le-Duc travaillera aussi sur les châteaux de Roquetaillade, de Coucy et de Pierrefonds.
Parallèlement à ses travaux, il occupera divers postes :
Chef du Bureau des monuments historiques (en 1846) ;
Membre de la Commission des arts et édifices religieux (en 1848) ;
Membre de la Commission supérieure de perfectionnement des Manufactures nationales de Sèvres, Gobelins et Beauvais (en 1849) ;
Inspecteur général des Édifices diocésains (1853) ;
Architecte des Édifices diocésains (en 1857) ;
Membre de la Commission des monuments historiques (en 1860) ;
En 1863, il devint professeur d’histoire de l’art et d’esthétique à l’École des beaux-arts (la première chaire où figuraient explicitement les mots « histoire de l’art », discipline dont il fut un des fondateurs en France).
En 1874, il est chargé de la rénovation de la Cathédrale de Lausanne en Suisse. Ce sera pour lui son dernier chantier de restauration, puisqu’il mourut dans la ville en 1879, et y est inhumé au cimetière du Bois-de-Vaux.
Vers 1865, Viollet Le Duc aurait accompagné Prosper Mérimée, alors inspecteur des Monuments historiques, à Précy. Il serait à l’origine de la construction du petit portail (façade nord) et du grand portail avec ses serviettes gothiques (côté château). Il aurait également contribué à la restauration du château, voire à l’édification du château de la Tour du Moulin.
JEAN MARAIS
Jean Alfred Villain-Marais, dit Jean Marais, est un acteur français, né le 11 décembre 1913 à Cherbourg, mort le 8 novembre 1998 à Cannes.
Sa rencontre avec Jean Cocteau en 1937 marque le véritable lancement de sa carrière. Le cinéaste et dramaturge tombe amoureux du jeune acteur, qui est son amant, puis son ami jusqu’à sa mort en 1963. Cocteau lui écrit rapidement une pièce sur mesure : Les Parents terribles (1938), qui lui donne la reconnaissance de la profession. En 1943, il joue un Tristan moderne dans L’Éternel Retour de Jean Delannoy. Il devient l’idole de sa génération.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Cocteau écrit pour lui La Belle et la Bête, un film très difficile à tourner, et auquel personne ne croit. Marais entre alors dans la légende. En 1946, il joue dans la pièce L’Aigle à deux têtes de Cocteau, puis en 1949, dans l’un des plus célèbres films de Jean Cocteau, Orphée.
Il tourne auprès des plus grandes vedettes féminines : Les Chouans avec Madeleine Robinson, Ruy Blas avec Danielle Darrieux, Aux yeux du souvenir où il retrouva Jean Delannoy avec Michèle Morgan.
Dans les années 1950, il s’éloigne de Cocteau. Il tourne pour de grands cinéastes dont Luchino Visconti, Jean Renoir, Sacha Guitry.
1954 est l’année de son plus grand succès en salle avec Le Comte de Monte Cristo seconde adaptation par Robert Vernay du roman d’Alexandre Dumas.
En 1959, il tourne une dernière fois avec Jean Cocteau, Le Testament d’Orphée dans lequel il joue Œdipe. Marais quitte Cocteau pour un danseur. Jean Cocteau décède en 1963.
En 1959, André Hunebelle lui propose de tourner Le Bossu avec Bourvil. C’est le début d’une nouvelle carrière. Il tourne Le Capitan toujours avec Bourvil et André Hunebelle puis une série de films de cape et d’épée comme Le Capitaine Fracasse de Pierre Gaspard-Huit en 1961 ou encore Le Masque de Fer d’Henri Decoin en 1962.
Il connaît un nouveau succès avec la série des Fantômas (1964-1966). Mais bien que le public afflue dans les salles et que le nombre d’entrées s’envole, Marais estime que ces films n’ont pas le prestige des précédents. Il décide alors que le cinéma est fini pour lui, il se retire au théâtre.
En 1970, Jacques Demy lui offre son dernier grand rôle dans Peau d’âne dans lequel il donne la réplique à Catherine Deneuve. En 1973, il retrouve le succès pour sa dernière collaboration avec André Hunebelle dans Joseph Balsamo.
Jean Marais se retire dans les Alpes-Maritimes, d’abord à Cabris où il passe une quinzaine d’années puis à Vallauris où il pratique la poterie, la sculpture et le théâtre. Comme sculpteur, il réalise, entre autres, une évocation du Passe-murailles qui est installée à Montmartre devant la maison où habitait Marcel Aymé, auteur de la nouvelle éponyme.
Jean Marais meurt à Cannes le 8 novembre 1998. Il est enterré dans le petit cimetière de Vallauris, la ville des potiers, où il a passé les dernières années de sa vie.
Au début des années 1990, il est venu à Précy rendre visite à M Pastor qui avait réuni des amis potiers. Il a alors rencontré le père Carlos Speybroeck avec qui il a pu discuter de sujets de société.
GEORGES ROUAULT
Georges Henri Rouault (Paris, 27 mai 1871 – Paris, 13 février 1958) est un peintre et graveur français.
À quatorze ans, Georges Rouault devient apprenti chez un peintre de vitraux : Émile Hirsch et suit les cours du soir de l’École nationale supérieure des arts décoratifs. Employé par le même Hirsch de 1887 à 1890, puis en 1891, il entre à l’École des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Delaunay et, au décès de ce dernier, intègre l’atelier de Gustave Moreau. Il participe à deux reprises au concours du prix de Rome, sans succès la première fois en 1893 avec Samson tournant la meule pour lequel il obtient le prix Chenavard en 1894 et, en 1895, avec Jésus parmi les Saintes femmes où il obtiendra le prix Th. Fortin d’Ivry.
En 1898 il est nommé, selon les vœux du maître, conservateur du musée Gustave Moreau, à Paris, qui vient de s’ouvrir.
Avec les peintres Henri Matisse et Albert Marquet, Georges Rouault fonde le Salon d’automne en 1903. Georges Rouault aborde des thèmes liés à une observation critique de la société : juges, avocats, salles d’audience, miséreux, émigrés, fugitifs, sont autant le reflet d’une révolte face à la misère humaine qu’un prétexte à des recherches sur les formes et les couleurs.
Il fait la connaissance de Léon Bloy en 1904 dont l’œuvre le touche profondément et de façon durable. C’est entre 1906 et 1907 qu’il commence à peindre des céramiques.
Profondément catholique, il reconnaît dans cette humanité souffrante le visage du Christ qu’il recherche dans de nombreuses toiles évoquant sa Passion, à l’exemple du tableau Le Christ bafoué par les soldats (1932).
Dès 1910, les collectionneurs et les marchands reconnaissent la grande force de son œuvre (notamment Ambroise Vollard, qui en 1917 lui achète l’ensemble des toiles de son atelier, soit 770 œuvres, et Maurice Girardin). C’est en 1917 qu’il se lance dans la gravure.
Georges Rouault brûle 315 de ses tableaux en 1948 en présence d’un huissier. Il arrête de peindre en 1957. À sa mort, en 1958, le gouvernement français décide de lui faire des obsèques nationales en l’église Saint-Germain-des-Prés.
S’il n’est pas venu en personne à Précy, son art est très présent dans l’église car ses dessins sont à l’origine des vitraux mis en place en 1958 par le maitre-verrier Bernard Gilbert.