PAFE - Le marquis de Précy

LE MARQUIS DE PRECY

Les Montmorency FosseuxCertains éléments concernant l'année 1793 à Précy jettent une lumière quelque peu ironique sur le Comité révolutionnaire de Précy. En effet, il semble bien que ce Comité de Surveillance de Précy a, plus que tout autre but, été créé pour protéger les intérêts de certains habitants de Précy. Sa composition le démontre clairement.
Le duc de BerryEn 1792, le seigneur de Précy, Anne-Léon de Montmorency-Fosseux se réfugia en Belgique pour échapper aux massacres de la Terreur. De là il vendit la Seigneurerie, son château, ses fermes, ses terres et ses dépendances au Général François d'Avrange d'Haugéranville. Ce dernier était le beau-frère d'Alexandre Berthier et de César-Gabriel Berthier, tous deux membres du Comité de Surveillance de Précy, créé le 9 octobre 1793. César-Gabriel Berthier se fait alors appeler Berluy. Le président de ce Comité s'appelait en réalité Pierre-Pascal Perache de Fanqueville. Il était l'époux - peut-être déjà veuf - d'Anne-Antoinette Berthier, et avait servi comme lieutenant dans la Compagnie des Gardes de la Poste du Roi dont François d'Haugéranville était le Major. César-Gabriel Berthier servait, lui aussi, avec le même grade dans cette Compagnie.
Mieux encore : le " citoyen de Kermont " qui commandait le peloton de la Garde Nationale, mise à la disposition du Comité de Surveillance de Précy, n'est autre que Jean-François d' Avrange du Kermont, frère cadet du Comte d'Haugéranville. Celui-ci prit à la Restauration le titre de " Marquis de Précy " qu'il se vit reconnaître " par courtoisie " dans quelques courriers émanant notamment du Duc de Berry. Son fils cadet, Charles d'Avrange d'Haugéranville portait le titre de " Comte de Précy ". Sous-intendant militaire, il était né à Précy le 29 mai 1792 et mourut à Bourges le 16 décembre 1858. Il fut le dernier à porter un titre rappelant la possession de Précy dans la famille d' Avrange d'Haugéranville.
Le duc d'EnghienA la lumière de ces quelques données on saisit mieux combien l'esprit révolutionnaire du Comité de Surveillance de Précy n'était qu'une façade même s'il se vantait d'avoir fait fondre les cloches, d'avoir donné de l'argenterie de l'église au Trésor National et d'avoir vendu les cercueils de plomb des Seigneurs de Précy pour acheter des munitions.
L’arrestation du Général d'Haugéranville le 30 octobre 1793, les démarches du Comité de Précy pour l'innocenter et sa prompte libération huit jours après, sont une preuve de plus de cette indépendance d'esprit des Précéens.
De même, les arrestations de l'époque ne sont pas dues à des rapports émanant du Comité de Précy, mais sont faites sur ordre de l'Armée révolutionnaire de Chantilly. Aussi n'est-ce pas étonnant que le Comité de Surveillance de Précy conteste ces arrestations sans autre forme de procès. Il réclame des justifications et obtient par ses remontrances la libération des intéressés.

Autre fait troublant qui va dans le même sens est celui du Duc d'Enghien (1772-1804). Ce petit-fils du Prince de Condé fut accueilli au château de Précy et s'y cacha un moment avant de partir à Ettenheim en Allemagne où il fut enlevé sur l'ordre de Napoléon Bonaparte, qui le fit fusiller le 21 mars 1804 dans les fossés du château de Vincennes.
(Selon les propos que j'ai recueillis de Philippe Martinet, descendant direct de François dAvrange d'Haugéranville).

PAFE - Rencontre franco-belge

RENCONTRE FRANCO-BELGE

Carte des peuples de gaule
En accueillant nos amis Belges, nous voulons nous rappeler que la plaine des Flandres, peuplée dès le Néolithique, et située entre l'Artois, les Ardennes et l'embouchure de l'Escaut, fut en 51 de notre ère, conquise par Jules César qui l'intégra à la Province de Gaule-Belgique avec au nord Tournai et plus au sud Reims, respectivement comme cités de la première et seconde Belgique. Des peuples très divers comme les Bataves et Ménapiens au nord ou les Morins et les Nerviens plus au sud habitaient cette province. Amiens, Noyon, Metz et Trèves se situent alors en Belgique.
Les bellovaquesEn parlant des Belges, Jules César relate dans " La guerre des Gaules " qu'ils comptent parmi les peuples les plus courageux qu'il a rencontrés. Les Flamands, les Amiénois, les Rémois comme les Bellovaques ont toujours considéré que cela les concernait en premier. Les Bellovaques revendiquent haut et fort cet éloge en invoquant quatre lieux stratégiques, découverts par les archéologues et historiens, où Jules César répartit ses quatre légions lorsqu'il combattit victorieusement les Bellovaques au Mont César de Bailleul sur Thérain près de Beauvais. Parmi ces lieux citons le Mont César de Nampcel, camp de Beaulieu, le camp de César à Catenoy près de Clermont et le Mont César à Gouvieux face à l'île de Toutevoie d'où le général envoya des détachements de Cavalerie pour reconnaître la situation des ennemis (Louis Graves).
Les récentes fouilles archéologiques à Précy ont mis à jour au MARTRAY, face à l'île de Toutevoie et au Mont César, un tertre avec sépulture Gallo-Romaine qui peut également être interprété comme dédié à MARS, dieu romain de la guerre.
Le baptème de ClovisAu IIIe siècle, des peuples germaniques envahissent la Gaule et se mêlent aux Francs. Parmi eux, il y a les Sicambres dont le plus célèbre est Clovis, roi des Francs-Saliens à Tournai, qui conquiert les Soissons, les Alamans, les Burgondes et les Wisigoths pour devenir le fondateur de la Monarchie Franque et le roi de toute la Gaule.
Lorsqu'en 498 à Reims, Saint Rémi baptisait Clovis en disant : " Courbe doucement la tête (fier) Sicambre, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ", il ne se doutait certainement pas qu'à partir de cette date la destinée religieuse, politique et sociale de l'Occident se développerait sans cesse jusqu'à engendrer une conscience Européenne.
Blason des HaverskerkeSceau de guy dampierreD'autres événements ont marqué notre histoire commune. En 1096, Jean de HAVERSKERKE, chevalier de la Châtellerie de Cassel en Flandre devient par mariage, Seigneur de Précy. Cette antique et illustre Maison de Flandre a donné plusieurs Seigneurs à Précy et fourni des grands baillis à Gand, Bruges, Courtrai, Cassel et Ypres. On trouve les armoiries de HAVERSKERKE sur le socle de la Vierge en l'Église de Précy. Elles sont combinées avec celles de la Maison Rouvroy de Saint-Simon.
Un autre événement nous rappelle que Guy de Dampierre, Comte de Flandre, dernier des grands feudataires, avait choisi le camp Anglais avec qui les drapiers flamands faisaient un commerce florissant. Le mouvement communal se renforça. Les grandes cités comme Bruges, Gand, Arras, Douai et Lille obtiennent des Chartes d'affranchissement.
En 1297, Philippe le Bel, roi de France, le prit fort mal et finit par capturer le Comte de Flandre et le garder prisonnier. C'était compter sans la fierté des Flamands, dont les droits légitimes se trouvaient bafoués par l'occupation Française.
Philippe le BelEn effet par les accords du " dit de Péronne " le roi Louis XI avait en 1256 accordé la Flandre au Comte de Dampierre.
La guerre avec l'Angleterre, la tentative de blocus maritime et l'abcès de fixation en Flandre où les services Français d'occupation exaspéraient la population, aboutirent à une révolte qui se traduisit par un célèbre massacre qui dura trois jours appelé " Matines de Bruges " à cause des sonneries (de la cloche) de matines qui furent le signal d'attaque.
La bataille de CourtraiFou de rage, Philippe le Bel décida de sévir contre les rebelles. Il leva une armée de cinquante mille hommes confiés à Robert d'Artois. Le 11 Juillet 1302, les Français se heurtèrent aux Flamands dans la plaine de Courtrai. Ce fut une défaite écrasante et humiliante pour le roi de France et ses vaillants cavaliers qui n'avaient pas compté avec les marais où les chevaux s'embourbaient. Le Seigneur de Précy y trouva la mort. Il fut tué d'un coup d'épée pendant que son cheval s'enfonçait dans le marais. A lui comme aux autres Chevaliers, on enleva ses éperons d'or. On les voit encore suspendus comme trophées à la voûte de l'Église Notre-Dame de Courtrai. Son fils, Philippe de Précy, lui succéda. Sénéchal de Lille et gouverneur des frontières de Flandre, il était parmi les cinquante vaillants chevaliers qui accompagnaient Guillaume de Juliers, petit-fils du Comte de Flandre, lorsque ce dernier allait implorer la grâce du roi de France après le massacre de Bruges et la défaite à Courtrai. (La bataille des éperons d’or 1302)
Le Seigneur de Précy était également présent à la victoire de Cassel le 23 Août 1328 ainsi qu'à la défaite du roi de France le 26 Août 1346 à Crécy en Ponthieu.
Tapisserie de BeauvaisOn ne saurait également oublier qu'en 1664, Colbert, ministre de Louis XIIII, fit venir nombre de tapissiers Flamands d'Oudenaerde pour créer la Manufacture Royale de la Tapisserie à Beauvais. De nos jours, bien des verdures Flamandes décorent les demeures de bourgeois privilégiés de la Picardie et d'Ile de France.
Un autre épisode qui marque également notre lien avec les Flamands est la Campagne des Flandres lancée par Louis XIV pendant la guerre de Dévolution contre l'Espagne (1668), à l'issue de laquelle la France acquiert une partie notable de la Flandre.
Ville de DeinzeC'est le Seigneur de Précy, le Maréchal duc de Montmorency Luxembourg, qui est nommé à la tête de l'armée des Flandres. Pendant la Campagne dans les Flandres, le Maréchal s'installa à Deynze sur la Lys à quelques kilomètres de Gand où se trouvaient les Espagnols. Les soldats du Maréchal ont laissé un triste souvenir à Deynze. Les vols, le pillage et les incendies se sont multipliés au cours de la Campagne. Les déprédations opérées dans les églises et les monastères ainsi que les violences exercées sur les habitants provoquèrent l'indignation du Maréchal qui exigea réparation et restitution des biens volés. De Deynze il se dirigea avec ses troupes sur Gand et campa au Château de Zwÿnaerde aux portes de Gand. Il avait réquisitionné cette résidence d'été des évêques de Gand pour s'y installer avec son état major et y préparer l'attaque de l'ennemi. Sa victoire sur les Espagnols aboutit à la division de la Flandre.
Que reste-t-il aujourd'hui de la Flandre d'autrefois ? Celle du néolithique, celle de la Gaule-Belgique, de la Francie jusqu'à la domination Autrichienne en passant successivement sous l'autorité Romaine, Franque, Espagnole, Française et celle des Pays-Bas de Guillaume d'Orange ? En 1830, ces " États Belgiques Unis " proclament leur indépendance.
Leopold IerEn 1831, la Belgique actuelle fut créée de toutes pièces et placée sous l'autorité du Roi Léopold Ier de Saxe Cobourg, marié en 1832 à Marie-Louise d'Orléans, fille du roi de France, au Château de Compiègne.
De la Flandre désormais coupée en trois, il reste : la Flandre Française (Lille), les Flandres Belges (Bruges et Gand) et la Flandre des Pays-Bas.
Quel mélange de peuples marqués par tant de manœuvres politiques, guerrières, religieuses ou économiques dont la vitalité, le courage et la fierté ne se sont jamais démentis au cours des siècles !

PAFE - Le saviez-vous

LE SAVIEZ-VOUS ?


Martyre de St SebastienUn fait réel devenu légendaire tant il a été raconté, relate qu'un élève du lycée Buffon de Paris, a commenté le célèbre tableau d'Andréa Mantegna, grand maître italien de la Renaissance, sur le martyre de Saint Sébastien, patron des Archers, comme s'il s'agissait d'une scène du Western Américain de Samuel Fuller " Le jugement des flèches ".

Diocletien empereurSaint Sébastien était originaire de Milan d'où il partit vers Rome pour s'enrôler dans l'armée afin de pouvoir être utile aux chrétiens persécutés par l'empereur Dioclétien. Ce dernier le nomma capitaine de la garde prétorienne. Lors d'une recrudescence de la persécution des chrétiens en 286, son rôle fut découvert. L'empereur lui reprocha son ingratitude. Sébastien fit observer qu'il avait toujours exactement rempli ses devoirs militaires.
L'empereur le livra aux archers qui l'ayant percé de leurs flèches le laissèrent pour mort. Il se remit de ses blessures et s'en alla se mettre sur le passage de l'empereur et lui dit : " Sache que tu n'auras la paix que lorsque tu cesseras de répandre le sang innocent ! ".
Au comble de la surprise et de la fureur, l'empereur ordonna qu'il fût assommé de coups de bâton et son corps jeté à la voirie. Les chrétiens récupérèrent son corps.
Il fut enseveli en la catacombe de la via Appia où, chaque 20 janvier, on célèbre le souvenir de son martyre. Partout dans le monde, les archers célèbrent en janvier la Saint Sébastien en assistant à une messe célébrée pour les défunts de leur Compagnie d'Arc. Ils y emmènent leur drapeau et fleurissent la statue de leur saint Patron. La statue représentant Saint Sébastien de l'Archerie de Précy date de 1754. Elle est en bois polychrome et a échappé au vandalisme révolutionnaire lors de la Terreur à Précy.
La bénédiction du Bouquet Provincial qui est au centre de cette fête populaire prouve bien qu'il s'agit au départ d'une fête religieuse. Héritière des tournois médiévaux, elle glorifie les valeurs de patriotisme, de courage, de noblesse de coeur et de pureté de mœurs. Le dernier Bouquet Provincial de Précy eut bien lieu le 11 mai 1958. J'étais présent aux côtés de l'évêque de Beauvais, monseigneur Pierre-Marie Lacointe et du curé de Précy, monseigneur René Bellanger. Qui aurait pensé, il y a 45 ans qu'un jour je serais curé de Précy et que l'année de mes 25 ans de pastorat à Précy, je fêterais le Bouquet Provincial et les 250 ans de la " Confrérie de Saint Sébastien " et du " noble jeu d'arc " ?

PAFE - Compagnie d'Arc

LA COMPAGNIE D'ARC

Triptype de St Sébastien
L'arc et les flèches sont les armes de l'homme primitif. A l'origine, les archers sont des gens d'armes. A l'époque féodale, ces combattants à cheval sont principalement au service des nobles et des seigneurs. A l'époque de Saint Louis, roi de France (1226-1270), ils constituent un Ordre qui est chargé de la défense des Lieux-Saints. Avec l'arrivée des armes à feu tout va changer. Les archers créent des Confréries, sous le patronage de saint Sébastien, et deviennent de plus en plus des jeux d'Arc.
St sebastienSaint Sébastien est une des figures les plus représentées dans l'iconographie chrétienne. Son prénom d'origine grecque signifie « sainteté ». Il est représenté dans la force de l'âge, nu, lié par des cordes à une colonne et bardé de flèches, paisible et fort dans sa position d'extrême faiblesse. Il fait penser au Christ. Comme lui il est lié par des cordes, attaché à une colonne pour être martyrisé. Comme le Christ, il n'a qu'un linge attaché autour de sa taille. Les flèches qui le trouent de part en part accentuent sa ressemblance avec l'antique Dieu soleil dont les rayons partent vers les humains. Elles évoquent aussi les traits de Cupidon, le Dieu d'Amour. Sébastien meurt d'amour pour le Christ et ses frères. Il réalise la parole du Christ, qui dit : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime ».
La colonne d'arbre évoque à la fois l'arbre de vie de la Genèse, la colonne de flagellation de la Passion du Christ, la Croix et l'Église. C'est en effet au moment où la mégalomanie et la dictature policière de l'empereur Dioclétien lézardent l'empire romain, que se déclenche la persécution contre les chrétiens. Saint Sébastien est représenté comme véritable soutien, colonne de l'Église, porteuse d'une civilisation d'Amour alors que la société romaine, hédoniste et matérialiste tombe en ruines.
A l'époque moderne où nous vivons, les confréries de Saint-Sébastien ont pratiquement perdu leur spécificité chrétienne. De ce fait elles s'appellent maintenant « Compagnie d'Arc » et accueillent sans distinction de race, de classe ou de religion tous ceux et celles qui veulent partager ce « noble jeu d'arc ».
Les chevaliers d'aujourd'hui sont également des hommes et des femmes à qui on attribue ce titre honorifique à cause de leurs mérites sociaux, militaires, littéraires, artistiques, sportifs, religieux, etc. comme les Chevaliers de la Légion d'honneur, les Chevaliers de l'Ordre des Arts et des Lettres.
Le jeu d'Arc de Précy et la Confrérie de Saint-Sébastien ont été créés à Précy le 27 février 1754 par décret de Monseigneur de POMPONNE « grand maître et juge souverain des jeux d'Arc et par lettres patentes de Dom Louis Joseph DUMESNIL, grand prieur de l'Abbaye Saint-Médard de Soissons, suivant les ordonnances données par le roi saint Louis. Un placet signé de la main du Duc de Montmorency autorise l'établissement du jeu d'Arc ».

Note
Histoire ArcLes archives paroissiales de Précy contiennent un manuscrit relatant « l'ordonnance des compagnons du noble jeu de l'arbaleste » qui sont les « Anciens statuts du jeu de l'arbaleste » en vigueur à Paris. « Les arbalétriers de Paris ont été institués par lettres patentes du 9 août 1359 ».
Une lettre datée de Paris le 12 septembre 1607 donne confirmation « de par le roy » pour la confirmation des privilèges accordés aux arbalétriers de la ville de Reims. Ces mêmes statuts sont appliqués par les arbalétriers de Précy.

Histoire de la Compagnie d’Arc de Précy

La Compagnie d'Arc de Précy-sur-Oise a été fondée en 1754, le huit du mois d'avril, par décision de Mgr de Pomponne, Grand Maître et Juge Souverain des Jeux de l'Arc, et par patentes de Dom Louis-Joseph DUMESNIL, Grand Prieur de l'Abbaye Saint-Médard de Soissons, suivant les ordonnances tirées du Grand Tableau en l'Eglise Saint-Médard de Soissons, ordonnées par le Bienheureux Saint Louis, Roy de France. Un placet signé de Mgr le duc de Montmorency-Luxembourg, Pair de France, Seigneur de Précy, autorise en cette même année l'établissement du Jeu de l'Arc dans sa paroisse. En 1776, le baron Toussinet, Colonel des Archers de Paris, prend par un acte sous sa protection la Compagnie de Précy-sur-Oise.
La Compagnie conserve précieusement ses reliques dont le Capitaine a la garde et qu'il détient de ses prédécesseurs.
Expo universelle 1889Parmi elles, la plus importante est le Livre des Délibérations. Ce livre date de 1754. Il renferme l'autorisation de création du Jeu d'Arc avec la signature du Greffier et le sceau de la Compagnie Colonelle de Soissons, la signature et le sceau du baron Toussinet, le sceau des Montmorency-Luxembourg, seigneurs de Précy et protecteurs de sa Compagnie d'Arc.
Toutes les décisions, admissions de Chevaliers, nominations d'Officiers, fêtes traditionnelles, parties de Deuil au décès des Archers y sont fidèlement mentionnés depuis plus de deux siècles.
C'est l'âme de la Compagnie et le lien entre les générations de Chevaliers.
La Compagnie conserve toujours le placet signé de la main de Mgr le duc de Montmorency-Luxembourg, les Ordonnances du Noble Jeu de l'Arc données en 1754 à la Compagnie par décision de Mgr de Pomponne, une carte offerte en 1756 par le Prince de Condé, la vieille et naïve statue de saint Sébastien, une carte de 1756 d'une partie amicale avec la Compagnie de Villers-sous-Saint-Leu, la carte de la partie de Deuil de Napoléon 1er, Connétable de toutes les Compagnies d'Arc de France. (Ci-joint un fac-similé du placet de fondation de la Compagnie d'Arc).
Aux expositions de Paris de 1889 et 1930, la Compagnie de Précy qui exposait ces souvenirs a remporté les médailles d'argent.
bouquet 1913La guerre de 1870 avait mis une première fois la Compagnie en péril : elle fut sauvée par les soins du Capitaine Grégoire Dambreville, mon arrière-grand-père.
La guerre de 1914-1918 laissa le jeu saccagé et la vieille statue de saint Sébastien profanée et mutilée. Le Capitaine Paul Bachevillier regroupa les bonnes volontés et les Archers s'unirent pour redonner un nouvel élan à la Compagnie.
La guerre de 1939-1945 encore une fois fut néfaste au Jeu et à la Compagnie. A la libération, ce fut notre regretté Capitaine Gaston Vincent qui entreprit la tâche de refaire le groupe et de soigner les blessures dont la tourmente avait marqué le Jeu.
bouquet 1913La Compagnie d'Arc de Précy a organisé les Bouquets Provinciaux de 1895, 1913 et 1958 ; les Fêtes de Famille de l'Oise 1927 et 1950 ; 2 concours fédéraux et plus de 30 concours nationaux de Field-Archery entre 1965 et 1975.
La Compagnie est fière d'avoir compté parmi ses membres le Chevalier Brulé (grand-père de MM. Henri et Robert Lauer), champion aux Jeux Olympiques d'Anvers 1920, champion de France 1914, 1921, 1924, et maintes fois champion de Ronde et vainqueur de Bouquets Provinciaux. Sa famille détient un grand nombre de vases de Sèvres, offerts par le Président de la République, souvenirs de ses exploits.
Son vieil ami, le Lieutenant Charles Hachez, 8 fois Roy de la Compagnie de Précy, qui tirait encore à l'arc avec aisance à 80 ans, et dont la silhouette légendaire était connue de tous les archers de l'lle-de-France, de la Picardie et du Valois, accomplit avec lui d'énormes randonnées à bicyclette, pour se rendre dans tous les jeux d'Arc accessibles à leurs moyens et où ils firent des ravages dont tous les Anciens qui subsistent nous parlent encore à la faveur de nos déplacements actuels.
Bouquet mai 1958Hector Benaut (grand-oncle de Mme Lampin), fut champion de France jeunesse en 1913 ; Claude Poiret fut 2e au championnat de France jeunesse en 1948 ; Gilbert Marais fut champion de France jeunesse en 1952 et 1953.
Si la Compagnie d'Arc de Précy est tributaire d'un long passé historique et de toutes les traditions que cela comporte, qu'elle se doit de conserver et de préserver, et que les jeunes respectent, elle a su très tôt évoluer vers le sport moderne de l'Archerie. Le poète a dit : le Tir à l'Arc, c'est de la littérature en mouvement...
Actuellement c'est Jacques Demay, dit « Jacky », qui a pris la relève de ses prédécesseurs. Ayant montré dès l'âge de 9 ans des dispositions particulières pour le tir à l'arc (1er du championnat de France Minime à Noyon en 1959), son stage de 16 mois à l'I.N.S. au cours de son service militaire en 1969-1970, puis les stages techniques accomplis depuis, ont développé à tel point ses qualités de tireur qu'il est actuellement classé dans « l'Elite » de l'Archerie Française.
Jacques évolue avec aisance dans les différentes disciplines du Tir à l'Arc : Field-Archery, Tir en Salle, Tir FITA olympique, Tir classique sur cibles ou au Boursault.
concours tir a larcJacques possède à son actif 4 sélections en équipe de France : championnat d'Europe Field-Archery à Ramstein (Allemagne) en 1965, où il remporte le titre de champion d'Europe Junior ; championnat du Monde de Field-Archery à Philadelphie (U.S.A.) en 1969, perdu parmi les 250 meilleurs archers du monde, 20e seniors ; championnat du monde de Field-Archery à Rhonda (Pays de Galles) en 1971, 16e, 11e championnat d'Europe, coupe européenne de Field-Archery à Bad-Goïsern. (Autriche) en 1972, où son tir impeccable décida de la victoire de l'équipe de France et ce fut son plus beau souvenir.
Jacques fut champion de France Junior de Field-Archery en 1946, 2e au championnat de France cibles à Soissons, 2e au championnat de France Boursault à Noyon, 2e au challenge de l'Archer complet à Compiègne, a gagné maints concours fédéraux, s'est toujours classé en tête dans les Bouquets Provinciaux auxquels il a participé jusqu'alors, ne compte plus ses titres de champion de Ronde. Ce dernier été il a accompli une performance remarquable à Antibes, à 4 points du record de France, qui a permis à l'équipe de Picardie de remporter la Coupe de France. Il est actuellement en pleine forme.
Si chaque époque voit un seul jeune faire briller les couleurs de Précy, ce n'est pas suffisant. Malheureusement la Compagnie manque d'éléments qui pourraient seconder une vedette et pourquoi pas faire de même ! ... C'est pourquoi je serais très heureux si des jeunes gens de 20 à 30 ans étaient attirés par notre sport, et tentés comme Jacques d'accomplir les mêmes inoubliables voyages, dans l'ambiance si prenante et pleine de chaleur de l'Archerie. Qu'ils viennent sans crainte de me déranger pour tous renseignements qu'ils désireraient posséder. Ils seront les bienvenus !
Composition actuelle du Bureau Capitaine honoraire
Denis LAFELIX.
Capitaine : Jean DEMAY.
Lieutenant : Jacques DEMAY. Sous-Lieutenant : Guy DEMAY. Procureur Marc BLONDEL. Trésorier Victor SZYMANSKI. Roy : Jacques DEMAY.

Source : Bulletin Municipal de Précy 1981

Bataille d'AzincourtA Monseigneur,
le duc de Luxembourg,
Pair de France, Seigneur de Précy,
Monseigneur,
Les habitants de Précy, vos fidèles sujets, prennent la liberté de représenter à Votre Grandeur qu'ils ont obtenu de M. l'Abbé de Pomponne, Grand Maître et Juge Souverain du Noble Jeu de l'Arc, et des Confrères de Saint Sébastien, la permission d'establir dans votre paroisse de Précy le Noble Jeu de l'Arc et la Confrérie de Saint Sébastien et comme ils désirent d'establir un Jeu au bout du Pré de la Commune du dit Précy, vers Le Hâvre, de planter des arbres autour du dit Jeu, et d'avoir un Drapeau et une Caisse décorée des Armes du Jeu et de Vôtre Illustre Maison. Ils ont l'honneur de supplier très humblement Votre Grandeur d'avoir la bonté de leur en accorder la permission pour être le tout estably en présence de Vôtre Justice dudit Précy et ils redoubleront leurs Vœux au Ciel pour la santé et prospérité de Votre Grandeur.
Ont signé : Tassart, Bonnacord, Jacques Descourtieux, Legros, Le Fèvre, Destournelle, De Brébant, Deaubonne, etc...
Notre Procureur fiscal de Précy permettra ce qui est demandé par le présent placet en observant les formalités au cas requises. A Paris, ce 27 Février 1754, et sans que la plantation des arbres demandés puisse nuire ni préjudicier à nos droits.
Montmorency-Luxembourg.
Le Capitaine
de la Compagnie d'Arc de Précy.